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1955 - 1963
 
 
 
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Histoire du Petit Séminaire: extraite du Cardinal Saliège par Mgr Chansou édition pélé jeunes région 2006

 

1919 - 1950    : Malaret

1950 - 1964 : Rue d'Astorg 7ième,6ième,5ième, Cabirol à partir de la 4ième

à partir de la rentrée 1964 : Le Christ Roi

 

  Chapitre  IV - Le diocèse de Toulouse de 1946 à 1956

 

Le Petit Séminaire de Toulouse

 

les années de la guerre, on constate un ralentissement Après une augmentation passagère du nombre des élèves pendant du recrutement. En 1947, il y a seulement 118 élèves. Vingt trois nouveaux ont été présentés, la plupart par des prêtres, avec des promesses ou des possibilités de vocation. Sur ces vingt trois nouveaux, deux seulement viennent des dix-huit paroisses de Toulouse. Cette proportion est inquiétante. Les secousses de l'après-guerre ont affaibli l'élan qui s'était amorcé pendant a guerre.

Devant ce fléchissement, le cardinal manifestait publiquement son impatience. En octobre 1947, il demanda au supérieur, M. Lagarde, sa démission. M. Lagarde avait la sympathie du clergé. Son départ ne contribua pas à restaurer la confiance'.

Rien ne permettait cependant de mettre en doute la valeur des études et la formation spirituelle de la maison. A cette date encore, tous les professeurs titulaires des classes sont des prêtres. I: année môme de la démission de M. Lagarde, dix élèves de philosophie, tome la classe, entraient au Grand Séminaire'-'. Les succès aux examens du baccalauréat étaient satisfaisants. Pendant la guerre, dans la brève période où les élèves des écoles libres purent affronter le concours général, un élève de philosophie obtint à ce concours le deuxième prix d'Histoire. On s'achemine vers la date prochaine on tous les élèves de la classe de philosophie auront la première partie du baccalauréat. C'est un indice d'élévation du niveau intellectuel, Et cependant, le recrutement de la maison s'affaiblit. Or, c'est de ce recrutement que dépend pour une large part l'avenir du sacerdoce dans le diocèse. Une idée se généralise qui, depuis quelque temps déjà, s'exprimait par intermittence : les deux immeubles qui abritent le séminaire, celui de la rue Malaret, et celui de la rue d'Astorg, ne conviennent plus à une maison d'éducation. Si le séminaire était plus aéré, plus accueillant, plus moderne, les familles chrétiennes lui confieraient plus volontiers leurs enfants. Il conviendrait de sortir du centre de la ville et d'établir le séminaire dans la campagne voisine. Divers projets furent étudiés. On songea d'abord à bâtir une maison nouvelle : on recula devant la dépense. Pendant que l'affaire traînait, on apprit que la municipalité de Toulouse avait décidé, pour une échéance prochaine, un aménagement nouveau du quartier Saint-Georges qui entraînerait la démolition de nombreuses maisons, de l'hôtel Malaret en particulier'. La décision fut prise de placer le séminaire, dans un château qui était à vendre à Colomiers. le château de Cabirol. Au point de vue financier, la vente de Malaret et l'achat de la nouvelle maison s'équilibraient. Le changement ne fut pas une charge pour le diocèse.C'était d'ailleurs une réalisation partielle. Le château de Cabirol même aménagé ne pouvait pas recevoir tous les élèves du séminaire. On garda la maison de la rue d' Astorg, et la division des petits y de- meu-ra. Seule, la division des grands, à partir de la 4 ième, quitta l'hôtel Malaret et s'installa à Cabirol. L'expérience montrerait si la séparation des deux divisions devait être définitive, ou simplement acceptée comme une solution provisoire. On réservait l'avenir.L'abandon de l'hôtel Malaret se réalisa à la rentrée d'octobre 1950. Le rapporteur de l' Oeuvre des Vocations, annonçant et expliquant ce changement aux dames zélatrices pour la fête de Saint-Saturnin, exprimait avec émotion un témoignage de reconnaissance à la maison où le séminaire avait vécu pendant 40 ans.« Ainsi, le Petit Séminaire a quitté définitivement la rue Malaret, où il était depuis 1919. exactement 40 ans. Quarante années. ce n'est pas un long espace de temps. Mais ce furent des années difficiles : les deux guerres, la crise des vocations, la cherté de la vie. Le séminaire de la me Malaret a connu tout cela. Et c'est au milieu de ces difficultés continues qu'il a conduit au sacerdoce près de deux cent prêtres qui travaillent en ce moment dans notre diocèse. Il convenait, me semble-t-il. de marquer par un hommage discret, le souvenir d'une maison qui n'était ni confortable, ni belle, mais qui reste chère au coeur de beaucoup et où on a travaillé avec amour pour le sacerdoce. »

A partir de 1950, il y eut donc deux sections du Petit Séminaire de Toulouse, ayant chacune son supérieur et son personnel de professeurs. Au château de Cabirol, tous les élèves étaient pensionnaires. A Toulouse, il y avait une majorité d'externes.

On pouvait se demander si l'abandon de la ville n'allait pas apporter un peu de trouble dans le recrutement, et si les élèves externes de Toulouse accepteraient d'aller à la campagne. Quelques esprits timorés redoutaient de pénibles surprises. Il n'en fut rien heureusement. Il y eut même une légère amélioration du recrutement.

En octobre 1950, il y a 148 élèves dans les deux maisons, 24 de plus que l'année précédente. Ce chiffre se maintient dans les années suivantes sans grande variation : 150 élèves environ (70 à Colomiers et 80 à Toulouse). Ce chiffre marque un progrès, modeste en vérité, sur les années précédentes. Mais ce progrès ne se traduit pas par des entrées plus nombreuses au Grand Séminaire. La classe de philosophie est souvent très réduite. En 1954, il n'y a que quatre élèves en philosophie : deux seulement entrent au Grand Séminaire. Le rapporteur de l'Oeuvre des Vocations n'est pas optimiste. Il signale la pauvreté qualitative du recrutement. Les enfants entrent facilement au séminaire, mais beaucoup abandonnent en chemin. Et cet abandon devient une source de découragement pour les prêtres des paroisses, pour les bienfaiteurs, et parfois pour les maîtres.

« On trouve encore, écrit le rapporteur, quelques familles chrétiennes, pour qui le sacerdoce est une tradition, mais elles sont rares. On peut dire que, dans l'ensemble, les familles chrétiennes du diocèse ne s'intéressent pas à la vocation de leurs enfants. Elles laissent volontiers cet honneur à des étrangers. Un exemple significatif. Le supérieur du Séminaire Ozanam a reçu 29 nouveaux : seize de la ville de Toulouse, ce qui n'est pas beaucoup, et treize de la campagne, ce qui est encore moins. Sur ces treize enfants, six portent des noms étrangers, presque la moitié. Et il y a aussi des noms étrangers, italiens ou espagnols, même parmi les enfants de Toulouse »4°.

Ainsi apparaissent, dans ces années de l'après-guerre, les premières manifestations durables de la crise des vocations, devenue si inquiétante dans la période suivante. On se demande alors à Toulouse, si la séparation des deux maisons a été une solution heureuse, et s'il ne conviendrait pas de les réunir dans une maison unique, moins éloignée de Toulouse que Colomiers. La réalisation de ce projet posait un grave problème financier. Ce problème, grâce à une donation très généreuse, sera résolu après la mort du cardinal Saliège. Les deux Petits Séminaires seront réunis au Christ-Roi, une construction neuve, conforme aux exigences modernes. Mais les vocations ne seront pas plus nombreuses à s'épanouir, et les entrées au Grand Séminaire seront aussi rares. Un témoignage. entre bien d'autres, que la pauvreté d'une maison de formation religieuse n'exclut pas chez les jeunes une réponse généreuse à l'appel de Dieu. En dépit des contestations péjoratives qui précèdent, il convient de reconnaître que c'est du Petit Séminaire de Toulouse que viennent le plus grand nombre des prêtres ordonnés. D'après les indications de l'ami/ diocésain, il y eut dans la période de 1940-1956, qui correspond à la seconde période de l'épiscopat de Mgr Saliège, 126 prêtres ordonnés. 62 viennent du Petit Séminaire de la rue Malaret — la moitié.

Le Séminaire de MontréjeauIl porte officiellement le nom : Ecole Notre-Dame du Comminges. Du point de vue canonique. ce n'est pas un séminaire, mais un collège catholique qui accueille les enfants des familles chrétiennes. Il dépend de l'autorité diocésaine, les professeurs sont des prêtres et il y a dans la maison une longue tradition d'élèves séminaristes. Quand le nouveau séminaire fut fondé, avant la première guerre, près de l'ancien, c'est bien le séminaire et les séminaristes qu'on désirait retrouver. Dans les premières années, les élèves sont presque tous des séminaristes. Mais, A mesure que le cycle complet des études se rétablit dans la maison, les élèves qui ne désirent pas entrer au Grand Séminaire, viennent de plus en plus nombreux. A la mort de M. Beauclou, quand le séminaire s'installe à Montréjeau, ils sont déjà la majorité. Après la seconde guerre, ils dépassent de beaucoup le nombre de séminaristes qui tend à diminuer. En 1947, au lendemain de la seconde guerre, il y a dans la maison 140 élèves : 39 nouveaux ont été présentés. L'effectif général est satisfaisant. Il y a autant d'élèves qu'au Petit Séminaire de Toulouse. Mais le chiffre des séminaristes ne dépasse pas 30. Parmi les 39 nouveaux, six seulement sont présentés par des prêtres. Cet état de choses n'a pas échappé aux prêtres responsables de la maison. Convaincus que les vocations naissantes trouvent dans un milieu scolaire où dominent les laïcs, un terrain défavorable à leur épanouissement, ils tentèrent l'expérience de deux maisons séparées. Une maison fut acquise à Huos pour les jeunes élèves présentés par des prêtres. Il apparut assez vite que l'expérience n'était pas viable. On ramena les élèves à Montréjeau, et on décida d'organiser pour les jeunes vocations et les séminaristes de toutes les classes, une section spéciale dans la maison. Le Directeur spirituel en serait spécialement chargé.

Malgré ces efforts, les résultats furent, comme à Toulouse, décevants. De 1947 à 1956, en dix ans,

 

quinze élèves seulement entrent au Grand Séminaire : dix seront ordonnés prêtres.

 

Dans les dix années correspondantes antérieures à la guerre, il y avait eu 32 prêtres ordonnés venant de Montréjeau.

 

Dix au lieu de 32 : le fléchissement a été plus sensible qu'a 'Toulouse.Dans une cérémonie à la chapelle publique

 

de Notre-Dame de Polignan, à l'occasion d'un anniversaire, le chanoine Ramond, alors supérieur du séminaire,

 

évoquait les premières années du nouveau Polignan, après la spoliation de l'ancien : une maison pauvre en bâtiments,

 

en ressources, en élèves, mais fertile en vocations et pleine de promesses.

 

De grands progrès avaient été réalisés dans l'aménagement du séminaire à Montréjeau les Clèves y étaient

 

venus nombreux. Pourquoi l'élan généreux vers le sacerdoce des premiers temps de la fondation

 

s'était-il à ce point ralenti ?

 

L'appel attristé de M. Ramond ne devait trouver qu'un écho bien faible dans les années qui suivirent.

 

Si l'on excepte la question des vocations et qu'on envisage seulement l'influence spirituelle de la maison, il est permis d'affirmer que l'école Notre-Dame de Comminges a rempli son rôle de collège chrétien avec fidélité à sa mission. Elle avait la sympathie du clergé et des ramilles chrétiennes de la région. Les prêtres des paroisses v venaient volontiers à ['occasion des fêtes de la maison. Chaque année, dans le courant du mois d'octobre, la fête des anciens élèves réunissait un nombre important de laïcs et de prêtres de la région, tous désireux de revivre les années de leur jeunesse. Parmi eux se détachaient des personnages décoratifs : un professeur de la Faculté de médecine de Bordeaux, un général, un amiral etc... On avait l'impression que tous se sentaient chez eux et que dans leur coeur, l'amour du séminaire se confondait avec l'amour du Comminges, leur petite patrie. Le cardinal Saliège fut toujours présent à cette fête. Le séminaire de Montréjeau était bien, à cette date, le centre religieux du Comminges.

 

 

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